Dans les défilés du belge Walter Van Beirendonck, il y a toujours trois strates de lectures : le premier est l’extravagance apparente qui nous éblouit de ses couleurs et de sa panoplie vestimentaire excentrique, le second est l’extraordinaire maîtrise de coupes de ce drôle de membre des Six d’Anvers et le dernier est le message de combat qu’il véhicule inlassablement dans chacun de ses défilés.
- La Nike Air Penny 2 embarque le nouveau coloris « Panda »
- Collection DSQUARED2 Croisière 2024, retour aux racines
- L’Ascension et la chute de l’Empire Romain: un dénouement de la grande tapisserie de l’histoire
“Wow”, titre de la nouvelle collection de Walter Van Beirendonck pour l’hiver prochain, est également notre cri d’approbation devant tant de déferlement de teintes, plus éclatantes et expressives les unes que les autres, de looks hybrides dont certains influencés par le fétichisme si présent dans ses créations.
L’ex élève de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers dénonce, cette saison, l’état du monde avec beaucoup, beaucoup de couleurs. Visage bardé de maquillage très prononcé ou caché sous un masque ethnique multi-coloré, l’homme de Walter Van Beirendonck parade dans des looks au patchwork de motifs graphiques et de couleurs. Sous cette palette technicolore, se cachent des coupes asymétriques et des volumes surdimensionnés. Comme souvent chez Van Beirendonck, les costumes sur-mesures côtoient sans complexe d’autres courant, ici le sportswear (short de boxe, combinaison cycliste et leggings) et le workwear, tel cette magnifique tenue de travail dans un bleu Klein. Plusieurs looks à la fin du show affichent la touche d’humour du créateur qui utilise souvent une approche ludique et faussement naïve pour faire un message. Des coussins et des sweats colorés empilés sous des sangles, s’affichant sur le devant des mannequins, pour créer des créatures effrayantes au dos poilu dont l’une parade avec le message “Endangered W. Species” (Espèces W. en danger). Le message de Walter Van Beirendonck ne pourrait être plus clair.
© Photos : Walter Van Beirendonck