Direction le campus d’une école d’ingénieurs à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis, dans la banlieue parisienne, pour le dernier défilé de la seconde journée très intense de la PFW. Le dernier mais non pas de moindre : celui de Raf Simons.
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L’endroit, bien loin des fastes de la mode parisienne, est un véritable challenge pour tous ceux qui veulent s’y rendre, nous qui sommes exténués pour avoir couru, course contre la montre, les dix précédents shows de la journée. Les plus irréductibles qui ont réussi à atteindre la destination, après un parcours contre la foule dans le RER ou les embouteillages sur les périphériques, ont été accueillis par des chaises de bureaux drapés de plastique noir posées sur une moquette mauve, dans une ambiance baignée dans une lumière aveuglante et une musique assourdissante.
Dans cette ambiance nullement propice à l’esprit reposant, le créateur belge lâche sur la piste ses garçons aux slogans rageurs : “Stoned America” (Amérique défoncée), “My Own Private Antwerp” et “Support Labs”. Ces cris de rage défilent, accompagnés d’une voix qui entonne des messages tout aussi bien colérique : “Grand mensonge… l’Amérique des médias, l’Amérique des entreprises… l’Amérique fasciste”.
Face à cette colère, on ne peut que faire des suppositions liées notamment à la récente “déboire” du créateur aux États-Unis lorsqu’il a été remercié de son poste de DA de la maison Calvin Klein.
La révolte se lit aussi dans les blouses en coton aux bords bruts portés à l’envers ou dans les effets pots de peinture et coups de pinceaux appliqués sur nombre de t-shirts.
Ces coups de furie et d’exaspération à part, la collection est colorée et joliment exécutée. La superposition est ici roi : des tuniques colorés sur des shorts à gros ourlets, un gilet tricoté sur un autre, un magnifique manteau camel posé sur un pull, lui-même sur une tunique muni de grosses poches. Les derniers looks font sortir plusieurs propositions de blousons et de vestes en cuir, dans des tons noir et marrons, ainsi que des vestes oversize au col en pique aux couleurs contrastées. Une petite touche rétro dans une collection rageusement à l’influence streetwear.
© Photos : Raf Simons