Moins d’un mois après son départ fracassant de la maison Calvin Klein – un départ qui a ébranlé le petit monde feutré de la mode qui s’interrogeait depuis sur l’avenir du créateur – Raf Simons revient à Paris pour montrer qu’il continue sa propre voie et qu’il va à l’avant.
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D’ailleurs, cette nouvelle voie qu’il emprunte désormais se montre dans le choix du lieu de son défilé. En effet, finis les hangars et les parkings des banlieues de Paris, c’est dans l’une des salles de bal opulentes de l’hôtel Shangri-La, à une jetée de pierre de la Tour Eiffel, que le créateur belge avait présenté sa collection.
Son show était divisé en deux parties, avec une entracte de dix minutes assurée par les Whispering Sons, un jeune groupe belge post-punk. La première partie est dominée par de longues silhouettes plutôt sombres. Les modèles, tête couverte de couvre-chef au design conceptuel, à mi chemin entre le chapeau jockey et la casquette de baseball, retenu par une sangle avec boucle, paradent dans des manteaux dramatiquement longs – certains ont des porte-clés accrochés sur le devant. Ces manteaux, la plupart dans des tons sombres, quand d’autres prennent des teintes neutres, sont associés à des pantalons parés de slogan “Burning down the house” au niveau des genoux.
Plus colorée est la seconde partie qui, elle, est inspiré du long-métrage Blue Velvet de David Lynch. De noir, gris, marron, beige dans la première partie, les manteaux se montrent maintenant dans une explosion de couleurs : rose, fuschia, mastic, violet, orange, pêche, pourpre, orange, vert, jaune. Sur un manteaux et un pull oversize, sont collés des patches affichant des images de Sandy Williams, incarnée par son amie et actrice Laura Dern, en pleurs.
Deux univers antagonistes mais qui témoignent ensemble la parfaite maîtrise de coupes et l’évidence sophistiquée du propos stylistique de Raf Simons.
