Après ses précédentes collections aux univers post-apocalyptiques, hantées par son regard visionnaire, la créatrice française Marine Serre balaie son regard sans compromis sur le monde bouleversé par la pandémie, avec une collection qui s’impose comme “le miroir de ces cinq derniers mois”.
C’est à travers un court-métrage de 13 minutes, réalisé par les cinéastes Sacha Barbin and Ryan Doubiago, sur une musique originale de Pierre-Édouard Rousseau, que la créatrice, lauréate du prix LVMH en 2017, a dévoilé sa nouvelle collection.
Inspiré du concept d’Amor Fati (“amour du destin”) de Nietzsche qui invite à embrasser la réalité avec sa part de chaos et d’horreurs pour la dépasser, le court-métrage emprunte indéniablement son imaginaire aux films de science-fiction.
Le film nous envoie dans une boucle temporelle, divisée en trois parties représentant chacune un univers différent (un laboratoire, un paysage désertique façon Dune, un monde sous-marin). Dans chacune des trois parties du film jouent les mêmes acteurs portant des vêtements de la collection : costumes ou combinaisons seconde peau imprimés de croissants de lune, son motif fétiche, pièces utilitaires à grandes poches taillées dans un tissu moiré recyclé ou dans un nylon biodégradable, ensembles moulants, pull ou shorts motifs baroques, capes ou crinoline, visières et lunettes de soleil ou encore masques imprimés ou brodés de perles.
“Je pense que nous nous sommes tous manqués pendant le verrouillage. Il y a un besoin d’appartenance aujourd’hui, et c’est cela qui a été mise en lumière dans le film”, a-t-elle déclaré.