Qu’est-ce que la masculinité et la féminité signifient aujourd’hui ? Même si cette question sur le genre interpelle les créateurs depuis les années 08 avec Jean Paul Gaultier, la figure de proue du mouvement, elle s’impose comme un fait et se démocratise sur les podiums depuis maintenant plusieurs saisons. Pour John Galliano, la réflexion n’est certainement pas nouvelle, lui qui avait fait défiler, en octobre 2005, des travestis et des transgenres pour sa collection Printemps/Été 2006 Everything is beautiful.
Avec sa toute première collection homme Printemps/Été 2019 pour Maison Margiela qu’il dédie à la ligne “Artisanat”, le trublion de Sa Majesté élève la mode masculine à un autre niveau, en utilisant les codes de la haute couture. Point de garçons en robe sur la piste, mais les pièces interrogent sur un autre sens de la masculinité, une interrogation qui passe notamment par l’utilisation de la coupe en biais dont l’invention est revendiquée par Madeleine Vionnet dans les années 20, traditionnellement réservées aux créations féminines. La veste cape du premier look est le parfait exemple de cette maîtrise technique du créateur. Il y a aussi des corsets qui sanglent des costumes noirs à la coupe parfaite, de la matière transparente, des leggings en latex, des pantalons en vinyl, des perfectos brodés de motifs japonisants… De grands classiques du vestiaire masculin passés entre les mains d’un maître de la coupe et de l’excentricité, le résultat n’en est plus que glamour et sexy.
© Maison Margiela
